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Tribulation et vie nouvelle
27 décembre 2008

La paire de gants

Les relations mères-filles, la suite :-)

Je vous pose le décor: une mère, sa fille, deux paires de gants. Une appartenant à la fille, l'autre à la mère. Pour être tout à fait juste, je dois préciser que nous sommes dans la maison de campagne, cela fait longtemps que je ne porte plus ces gants, ma mère non plus.
Bref.

Acte 1: jour 1

On part se balader, la mère prend les gants de sa fille, et ben du coup, la fille ceux de la mère.
Elles rentrent, chacune range dans son coin, les gants qu'elle a utilisé.

Acte2: jour 2

On part se balader.
La fille voit les gants (les siens) posés sur la table. Elle pense que sa mère les a sortis pour elle, elle les prend.
La fille quitte la pièce, en retournant chercher son manteau, elle se dit que si elle a des gants, sa mère n'en a pas puisque c'est elle-même qui les a rangés hier. Elle va donc chercher ceux qu'elle a utilisés la veille (ceux de sa mère - vous suivez?), croise sa mère dans le couloir et lui donne les gants.

La mère ton autoritaire: "Donne les moi!"
La fille un peu surprise pas le ton employé, et se disant secrètement que le mot magique, c'est bien aussi pour les grands! "Tiens, je viens de les descendre pour toi"
M: "Ha ben oui, merci bien, ça fait 15 minutes que je les cherche partout"
F interloquée: ....
M: "T'as l'air surpris"
F: Qui essaie d'appliquer ses cours de psycho "heu oui, j'avoue que je ne comprend pas le ton que tu emploies, je me sens agressée".
M: " Ha ben dis donc, t'exagères, je sors des gants tu les prends, après il faut que je cherche partout, et en fait c'est toi qui avait les autres, je te remercie, vraiment, je te remercie"
F:" Heu oui, mais désolée, mais tu vois, ce sont mes gants, je les ai pris instinctivement. Quand je suis sortie de la pièce, j'ai réalisé que tu n'en avais pas et je suis allé chercher les tiens".
M: " Ha mais ce qui me sidère, c'est que tu n'aies à ce point pas le sens des autres. Tu ne penses pas aux autres, c'est dingue!"
F:  essayant tant bien que mal de se justifier: "ben si... la preuve je te les apporte"
M: "ha oui, mais tu n'y a pas pensé avant, non mais c'est dingue!!"
F: qui essaie de garder son calme, de gérer ses émotions, de ne pas s'effondrer en larmes "Mais peut-être que c'est toi qui ne pense pas aux autres, puisque tu n'arrives pas à comprendre mon raisonnement?!"
M super énervée, excédée "de toutes façons, tu ne penses jamais aux autres, voilà! Et puis, ça suffit, on en reste là"

                                      ------------------------------------------------------------------------------------------------------------

J'ai essayé d'analyser tout ce qui s'est joué ici. De comprendre pourquoi ça me touche, ce qu'elle essaie de gagner et comment faire pour que ça n'arrive plus....

Je vous donnes mes pistes, je suis preneuse de toute suggestion!!

Ce qui s'est joué: une mise en scène de toute pièce de sa part: positionnement de mes gants sur la table: mise en place de l'action.
Puis "surprise": agression alors que non nécessaire, avec arguments non valables mais sur lesquels on ne peut rien dire "j'ai cherché pendant 15 minutes" (qui devaient être tout au plus 2 minutes) des gants qu'elle savait ne pas avoir rangé (alors qu'elle les cherchait dans sa chambre, dans laquelle je n'ai pas vraiment le droit d'aller): mise en place de culpabilité et de la déstabilisation.
Puis coup final: "de toute façons tu ne penses jamais aux autres". sur lequel on ne peut rien dire puisque  c'est elle qui décide que l'acte est fini.

S'il y a un amateur, fan d'Eric Berne, qu'il se manifeste, on est dans un cas typique ici! Je ne sais juste pas comment l'analyse plus que ça...

Pourquoi ça me touche
: parce que je me sens prise au piège, mal jugée par ma propre mère. Grrrr. En plus, j'aime pas les disputes.

Ce qu'elle essaie de gagner: là je ne sais pas. Assoir un pouvoir?

Comment faire pour que ça n'arrive plus: oui mais qu'est-ce qui ne doit plus arriver: la situation, ou que ça me touche autant? La situation.... ben je crois qu'il me faut un prophète de Berne. Y'en a un dans l'assistance? Que cela ne me touche plus... je ne sais pas non plus...
Pour une fois, j'ai pris du recul, j'ai tenté de ne pas craquer.
Je me suis souvenue que dans mon évaluation annuelle (au boulot), il est indiqué que je dois penser à moi en premier (j'ai pour sale habitude de penser aux autres d'abord)
J'ai repensé à ma collègue qui n'arrête pas de me dire qu'il faut que je pense à moi d'abord....
Je sais que la situation avec C. était ce qu'elle était parce que je pensais à lui d'abord....

L'argument maternel n'est donc pas juste. Mais pourquoi alors cela me touche t'il autant?

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Commentaires
M
la mienne me fait ça parfois... enfin faisait, depuis que nous sommes en vacances, pas une seule fois, on s'entend même plutôt bien.... et je ne sais pas à quoi c'est du!<br /> mais jusquà ces vacances, j'aurais pu te raconter des scènes similaires tous les jours!!!
S
Alors pour une fois on a une différence, moi je suis sûre de l'aimer MAIS c'est atroce cette façon qu'elle a de me déstabiliser.<br /> Je retouille tout ça (en plus de l'autre billet) et j'essaie de t'en sortir mon ressenti par rapport à ma propre expérience (on va s'allonger sur deux divans côte à côte et se raconter nos vies je le sens ;)).
T
@ didou: Merci pour ces mots...<br /> Intéressants!!<br /> <br /> pour le 1/ : oui effectivement, il y a quelque chose qui se met en place qui est de l'ordre du "tu redeviens petite fille". Impossible aujourd'hui à gérer pour moi<br /> <br /> pour le 2/ : trop simpliste en effet!!<br /> Elle m'a vu prendre les gants.<br /> Elle a fait SEMBLANT de chercher<br /> pour JUSTIFIER le fait d'être en colère<br /> <br /> Mais effectivement, comme quand j'étais petite, c'est elle qui fait l'enfant....<br /> <br /> Et je crois que ce genre de conflit fait partie de nos rapports... mouais... je ne fonctionne avec personne d'autre comme cela et je m'en passerais bien.<br /> A ta différence, je suis sure de ne pas "adorer" ma mère, l'aimer.. j'en sais rien... la supporter... à peine.... (c'est dur à dire... mais les relations qu'elle met en place, et que je participe a créer sont trop dures)
D
Ah, ces parents...<br /> <br /> Je ne suis pas très différent avec ma mère, les conflits injustifiés sont si faciles...<br /> <br /> Deux remarques :<br /> 1/ Tu sais que tu n'es plus une petite fille ? Le mot "ne pas (vraiment) avoir le droit" m'a choqué quand tu parlais d'aller dans sa chambre. Maintenant que tu es adulte, c'est inconvenant peut-être, à éviter sans doute, mais ce n'est plus "interdit" comme ça l'était quand tu étais gamine...<br /> <br /> 2/ Je suis persuadé (mais moi et la psychologie complexe, ça fait deux - encore plus avec la psychologie féminine (moi je suis simpliste !)) qu'elle n'essayait de gagner rien du tout. Elle était vexée parce qu'elle était convaincue d'avoir sorti les gants pour elle, et de les avoir cherché pour rien. Après ça, tous les mots qu'elle dit ne sont que des moyens de faire ressortir sa frustration d'avoir cherché à tort.<br /> Je crois qu'il ne faut même pas analyser le sens de ce qu'elle te dit, mais juste de le contexte.<br /> Cette fois, c'est elle qui est comme une gamine qui dit des choses pour blesser parce qu'elle a été vexée...<br /> <br /> Mais je t'assure que j'ai continuellement de tels petits conflits avec ma mère (et niveau maison rustique mal chauffée, je suis prêt à relever le défi avec toi !), et je l'adore. Ce genre de conflits fait partie de vos rapports. C'est peut-être hérité de ton adolescence...
T
@ gaufrette: Hé oui... lâcher prise... ce serait la solution, mais pour lâcher prise, il ne faut plus que ça me touche. J'ai déjà fait un pas, en analysant le "phénomène". D'habitude, je ressors d'un tel échange sans rien comprendre... là j'ai compris comment ça se tramait...
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