Moi et mon armure
J'en avais déjà parlé de cette carapace - armure... Qui si elle m'a permis de grandir... m'empêche aujourd'hui d'avancer...
J'ai compris pourquoi je l'avais construite ce matin, je me suis mise à la place d'un observateur de mon "moi" petite:
Petite fille, j'étais une "petite fille modèle": mignone, touchante, agréable, bien élevée... légèrement coquine juste ce qu'il faut.
Seulement, j'avais un papa qui faisait un métier pas des plus évidents à expliquer... Mais surtout, j'avais autour de moi des adultes qui faisaient ce qu'on appelle du "chantage affectif".
Des "tu ne te rends pas compte, mais tes parents ne sont pas des gens bien" " des ho tu sais ta grand mères si tu savais ce qu'elle avait fait... tu ne voudrais pas lui parler" "Ho mais tu sais S. est lion d'être une oie blanche, si tu savais ce qu'elle m'a fait vivre" Toutes ces phrases je les ai tellement entendues de gens que j'aimais, sur d'autres gens que j'aimais.
Des gens qui se détruisent les uns les autres via une toute petite fille. Qui ne sais plus. Ne sais plus ce qu'elle doit dire à qui . Comment. Personne pour lui expliquer ces histoires de "grands" pas faciles à comprendre quand on est haute comme trois pommes.
Comment gérer tous ces gens que j'aimais, et cette partie d'eux qui était tellement complexe à comprendre?
C'est simple. Pour me protéger de toutes ces agressivités, j'ai mis des règles, des barrières, dans ma toute petite tête.
Plein de règles. Beaucoup de BLANC / NOIR très peu de GRIS. Pas de NUANCES, trop DANGEREUSES, car elles laissent place à la "faille".
Ces règles ont formé mon armure. Une belle armure, bien travaillée. Elle m'a sauvée. J'ai pu grandir dans l'abri qu'elle m'offrait.
Mais je suis devenue beaucoup plus dure, avec moi et avec les autres. Moins gentille / mignone, et beaucoup plus dans la "protection".
La petite fille a grandit.
C'est moi aujourd'hui, et cette armure, est trop lourde à porter.
Je dois être suffisement sûre de moi pour reconnaitre le bien / mal sans avoir un tas de règles qui empêchent de bouger.
Je sais que je peux le faire. Il faut juste que je teste. Que j'aie suffisement confiance en moi.
La petite fille a grandit, et maintenant, elle se souvient de la manière dont elle s'y est prise pour enfiler l'armure.
C'est la première étape pour savoir comment on peut la retirer. D'ailleurs, je crois bien que j'ai ôté les chausses.